Le tombeau de Petosiris
 Description

Tombeau   -   Sarcophage   -   Second cercueil   -   Bas-reliefs   -   Textes de sagesse   -   Datation 
Le tombeau
(D'après Gustave Lefebvre)


Le tombeau de Petosiris donne l'impression d'un temple en miniature. Sa façade composée d'un portail, de colonnes reliées par un muret d'entrecolonnement, ressemble de façon frappante au pronaos ptolémaïque d'Edfou, au pronaos romain de Kalabchah ou au temple de Dabod.


Le pronaos du temple d'Edfou Le pronaos du temple de Kalabchah Le temple de Dabod



Une allée, en dalles de calcaire rectangulaires soigneusement assemblées, conduit du désert à la porte de l'édifice. Elle est large de 4 mètres. Par contre sa longueur reste inconnue car les dalles ont été arrachées aux deux extrémités. La partie restante commence à 13 mètres du tombeau pour s'en arrêter à 4 mètres. A l'origine elle pouvait être 2 fois plus longue et mesurer une vingtaine de mètres.

Un autel se dresse sur le côté est de l'allée, à 11 mètres du tombeau, s'encastrant partiellement dans le dallage qu'il déborde d'environ 0,80 m. Cet autel est surmonté de 4 coins triangulaires, ou cornes, ; sa hauteur totale est de 2,40 m, y compris les cornes, qui mesurent 0,66 m ; la largeur des côtés est de 1,43 m. C'est, sinon l'unique, du moins le plus parfait exemple de ce type d'autel qui soit parvenu jusqu'à nous.

Le tombeau est orienté du nord au sud. Il se compose d'une chapelle de forme presque carrée et d'un pronaos oblong. Dans le plan primitif, il se réduisait à la première de ces deux pièces, consacrée au culte funéraire de Sishou et de Zedthotefankh ; plus tard, le monument fut agrandi par l'adjonction du pronaos, que Petosiris destinait à son propre culte.





La chapelle, qui mesure 6,25 m sur 7,15 m de long, est divisée en trois travées par deux rangs de piliers quadrangulaires, sans base ni chapiteau, reposant sur un socle carré, haut seulement de 2 centimètres. La hauteur sous les dalles est de 3,20 m, celle de l'édifice de 4,45 m. Le sol de la pièce est revêtu de plaques de calcaire rectangulaires irrégulièrement assemblées. Ce dallage est interrompu par le puits funéraire ménagé à 1,35 m du mur sud, dans la travée centrale.
Les murs intérieurs et les piliers de la chapelle sont couverts, de la frise au soubassement, d'une profusion de scènes figurées et d'inscriptions se détachant en relief sur la mince couche de stuc qui recouvre le calcaire coquillier, tiré de la montagne de Dourah, d'un grain trop grossier pour se prêter directement à une gravure un peu soignée.

Le pronaos, orné d'une jolie façade à colonnes, est muni de tores rubanés à ses quatre angles. Il mesure 9,40 m sur 3,80 m à l'intérieur, Les murs est et ouest mesurent 5,15 m à l'extérieur, et la façade s'étend, en plein nord, sur une largeur de 11,20 m. Le pronaos était légèrement plus élevé que la chapelle. Il mesurait 4,40 m sous les dalles du plafond et 4,85 m à l'extérieur.





La façade comporte, au centre, un élégant portail, dont les montants sont décorés d'une plate-bande et d'une gorge ornée de cannelures, peintes en vert, bleu et rouge sur fond uniforme jaune clair; la largeur du portail est de 1,58 m entre les tableaux, de 1,85 m à l'ébrasement. Les murs d'angles et la façade montent en pente douce ; ils mesurent 1,20 m à la base, 1 m au sommet. Sur chacun des côtés, entre le portail et le mur d'angle se dressent deux colonnes ; l'une est encastrée dans le montant même du portail, l'autre est flanquée de deux murs bas, formant écran, cernés d'un tore et couronnés d'une gorge cannelée. Ces murs s'élèvent à 2,20 m. Ils n'ont pas exactement la même longueur : le plus proche du portail mesure 1,30 m, l'autre 1 m.





Les colonnes sont de deux sortes. Celles qui sont encastrées dans les montants du portail ont le fût rond sauf le pied qui, du côté façade, est taillé en bulbe et paré de feuilles triangulaires. Reposant sur un socle circulaire haut 0,20 m et taillé en biseau, le fût monte d'aplomb à 2,46 m de hauteur ; à ce point, cinq plates-bandes (trois jaunes et deux bleues) enserrent, comme d'un lien, les tiges d'un énorme bouquet formant le chapiteau de la colonne : du côté est, ce bouquet est fait des fleurs épanouies et des boutons non éclos du lotus bleu ; du côté ouest, une plante aux tiges triangulaires, par conséquent le papyrus, fournissaient les éléments du chapiteau correspondant.

Façade côté estFaçade côté ouest

Les deux autres colonnes ont également le fût droit, mais sans bulbe à la base ; elles reposent aussi sur un disque taillé en biseau. Elles sont ornées, comme leurs voisines, de cinq plates-bandes jaunes et bleues, et se terminent non par un chapiteau du genre campaniforme, mais par un chapiteau composé de feuilles de palmier : le ruban, que forment les cinq plates-bandes, maintient un faisceau de neuf palmes, aux côtes nettement accusées en relief, aux feuilles peintes en vert foncé se détachant sur fond jaune clair. Une seule colonne nous est parvenue à peu près intacte, la colonne à chapiteau palmiforme de côté est : ce chapiteau mesure, de la cinquième plate-bande à l'extrémité des feuilles retombantes, 1,14 m : la colonne s'élève donc, disque et fût compris, à 3,80 m.


Chapiteaux des colonnes côté estChapiteaux des colonnes côté ouest



Le puits funéraire s'ouvre vers l'extémité de la travée centrale de la chapelle. L'orifice en est carré ; il était fermé de trois longues dalles, reposant sur la margelle qui mesure 2,10 m de côté : une seule de ces dalles a été retrouvée in situ, les deux autres ayant été déplacées quand, à l'époque romaine, le tombeau fût violé. Le puits lui-même, large de 1,60 m, est construit en maçonnerie à sa partie supérieure ; il est ensuite creusé à même le rocher, et il atteint, après une descente d'environ 8 mètres, le fond du caveau. Pour y parvenir, on se suspendait à une corde fixée dans un trou pratiqué à même le dallage, à l'angle nord-est de l'édifice, en plaçant les pieds dans des entailles menagées le long des parois nord et est du puits.
Le caveau est un vaste souterrain, de forme très irrégulière.
A gauche de l'entrée, c'est-à-dire à l'est, s'ouvre une chambre, relativement bien conservée, mesurant 6 m de long et ayant 9 m dans sa plus grande largeur ; une porte en maçonnerie y donne accès. La pièce se termine par deux logettes étroites, profondes de 2 m, munies elles-aussi d'une porte construite en pierre. Ces deux logettes destinées, dans le principe, à recevoir chacune un sarcophage, étaient vides. Par contre, se trouvaient au centre de de la grande pièce trois sarcophages en pierre, l'un complet, cuve et couvercle, les deux autres se réduisant à la cuve.
A droite de l'entrée s'étend une galerie beaucoup vaste, mesurant plus de 100 m². Bouleversée par les hommes, encombrée par les éboulis, il est difficile d'en reconnaître la disposition primitive. Toutefois, quand on se dirige vers le fond, c'est-à-dire, vers l'ouest, on passe devant un réduit d'une vingtaine de m², situés au nord, qui est encombré de pierres, de moellons, de fragments de sarcophages, parmi lesquels on distingue les restes d'un beau couvercle en calcaire de forme prismatique, réduit à 0,65 m d, donc au tiers de sa longueur, et portant une inscription qui ne donne malheureusement pas le nom du propriétaire de ce cercueil.
Le reste de la galerie est également dans un désordre inexprimable, la preuve y figure que le caveau avait été visité à l'époque romaine : on y trouva en effet, à côté d'un sarcophage d'enfant, qui était intact, mais dont la momie tomba aussitôt en poussière, deux momies, avec masques en plâtre, datant certainement de cette époque. Dans un autre coin furent encore découverts deux sarcophages en pierre, sans leurs cuves : l'un d'eux renfermait un cadavre orné de quelques pauvres amulettes.

Enfin apparurent, disposés l'un près de l'autre, et parallèlement au mur du fond, trois grands sarcophages en pierre...



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