Le Tombeau de Petosiris
de Gustave Lefebvre
Voici, extraites de l'introduction, les circonstances de la découverte du tombeau de Petosiris.
La découverte de ce tombeau remonte à la fin de l'année 1919. Dans les derniers jours de novembre, un habitant d'Ashmounein
informait la Direction du Service des Antiquités qu'il connaissait un "temple" (ma'bad) dans la montagne de Derouah,
et sollicitait l'autorisation d'y pratiquer "une fouille de 10 jours". Sans donner suite à cette demande, nous
prescrivîmes à notre inspecteur de Miniéh, Antoun effendi Yousef, de faire redoubler de vigilance dans cette partie du
gebel et de nous renseigner éventuellement sur l'existence et la nature du monument signalé. Quelques jours plus
tard, le chef-ghafir du district, passant à Tounah, recuillait de la bouche d'un paysan de ce village des informations
qui corroboraient les dires de l'homme d'Ashmounein : comme on offrait cette fois de nous révéler contre récompense,
l'emplacement du "temple", je pressai Antoun effendi Yousef d'aller vérifier sur place le renseignement. Le 27
décembre, il se rendit donc à la montagne, accompagné de l'"indicateur" de Tounah, fit des sondages à l'endroit
que cet homme lui désigna, et dégagea, après quelques coups de pioche, les assises supérieures de deux murs d'angle
dudit ma'bad, qui était en réalité un tombeau, le Tombeau de Petosiris.
Les fouilles méthodiques se poursuivirent, sous ma direction, jusqu'au 8 mars 1920, date à laquelle j'avais terminé
le déblaiement du Tombeau et des chapelles voisines (voir les planches
et
), la copie des inscriptions, l'étude sommaire des
textes et des bas-reliefs, tout résultats que je fis connaître immédiatement dans un Rapport préliminaire
(Annales du Serv. des Antiquités, XX, p. 41-121).
M. Lacau, Directeur général du Service des Antiquités, qui, pendant le déblaiement, visita deux fois le Tombeau et
reconnut l'exceptionnelle valeur de cette découverte, ne négligea rien pour assurer la protection du monument et
en préparer la publication. Il envoya tout de suite sur les lieux M. Ed. Barsanti, avec mission de restaurer l'édifice,
c'est-à-dire de compléter la partie supérieure des murs et des colonnes, et de rétablir la toiture qui avait complètement
disparu (la photo de la
donne une vue du Tombeau restauré par M. Ed. Barsenti). D'autre part il réussi à obtenir le concours d'un artiste de grand talent, bien connu au Caire,
Mr. Hamzéh Carr, qui, en quelques mois, au cours de l'hiver 1920-1921, reproduisit soit au crayon, soit à l'aquarelle,
la preque totalité des bas-reliefs du Tombeau. Je ne pouvais souhaiter plus précieuse collaboration. L'illustration a,
dans une publication de ce genre, une part capitale : la réduire à des photographies, que l'état actuel des bas-reliefs
et les conditions d'éclairage rendent souvent difficiles et toujours insuffisantes, eût été diminuer singulièrement
l'intérêt de la documentation archéologique ; grâce à Mr. Hamzéh Carr, les lecteurs de cet ouvrage auront sous les yeux une
série de dessins et d'aquarelles éxécutés avec une fidélité, une sûreté, un goût artistique, qui font le plus grand
honneur à leur auteur.